dimanche 19 février 2012

Critique : Sécurité rapprochée : de l'action... déjà vue (22/02/12)


Courses poursuites dans des rues bondées, bastons saignantes entre gros bras, coups de mitraillettes à tout-va... On ne peut pas dire que Sécurité rapprochée soit un film de tout repos !

Remarqué avec Easy Money, le suédois Daniel Espinosa avait habilement mêlé critique sociale et film noir à Stockholm. Avec son nouveau film, rendez-vous est pris en Afrique du sud avec Denzel Washington et Ryan Reynolds. Entre eux va se dérouler un jeu du chat et de la souris laissant peu de place au répit. Twists et rebondissements s'enchaînent pour optimiser l'action avec des acteurs qui n'hésitent pas à donner de leur personne. Mais ce rythme infernal ne risque-t-il pas de créer l'overdose au bout des 2h de film ? Sécurité rapprochée s'avère être un bon divertissement efficace basé sur un scénario aux multiples rebondissements... d'un grand classicisme.

De quoi ça parle ?


Depuis plus d'un an, Matt Weston (Ryan Reynolds) tourne en rond dans son boulot de "gardien" un peu spécial qu'il occupe à Cape Town. Il est en charge d'un lieu hyper sécurisé servant de planque à des "invités" très spéciaux de la CIA. Mais d'invités, il n'en a pas vu souvent... même jamais. Son rêve ? Devenir un agent de terrain à part entière et montrer ce dont il est capable à sa hiérarchie. C'est alors qu'arrive Tobin Frost (Denzel Washington), son premier protégé. Et pas n'importe lequel. Agent double et l'un des meilleurs ancien officier de renseignements que la CIA ait jamais embauché, Frost est aussi l'un des hommes les plus dangereux qui soit. Hors des radars de l'agence gouvernementale depuis 10 ans, il gagne sa vie en revendant des secrets gouvernementaux aux plus offrants. Mais un jour, il préfère se rendre plutôt que de risquer de prendre une balle dans la tête. Son tort ? Avoir en sa possession une liste de noms de haute valeur, qui lui vaut d'avoir une multitudes de tueurs de différentes nationalités à ses trousses. Avec ces nouveaux secrets, il devient un homme inestimable et intéresse la CIA, surtout la directrice de l'agence Catherine Linklater (Vera Farmiga) et le mentor de Matt, David Barlow (Brendan Gleeson, à l'affiche d'Albert Nobbs).

Après avoir été emmené dans la planque, celle-ci est attaquée par un commando lourdement armé. Une seule solution pour Matt : tout faire pour garder Frost en vie. Pourra-t-il avoir confiance en son nouveau partenaire de circonstance ou faudra-t-il que Matt lutte aussi contre Frost pour ne pas être tous les deux éliminés du jeu ? Rien est moins sûr...

Tu veux être celui qui a perdu Tobin Frost ?"

© Universal
Rien de bien nouveau sous le soleil de Hollywood... On retrouve avant tout un duo classique que tout oppose : le vieux briscard expérimenté et le jeune loup fougueux. À ma droite, Tobin Frost, ancien agent de la CIA manipulateur de génie, redouté par ses ex-collègues. À ma gauche, Matt Weston, bleu qui a tout à prouver et qui en veut. Frères-ennemis, ils vont devoir affronter des épreuves pour s'en sortir. Un terrain plus que connu (et déjà conquis) pour Denzel Washington, habitué des rôles de spécialiste ès-manipulation (Training day, American gangster...). Le sourire ravageur fonctionne toujours, mais on regrette que l'acteur ne soit venu que pour cachetonner. Il se repose sur son charisme naturel plutôt que de donner une réelle épaisseur à son personnage. Résultat : une impression générale de minimum syndical, même si celui-ci est très bien exécuté. Après avoir enfilé le juste-au-corps vert lumineux dans Green Lantern, Reynolds n'a pas fait dégonfler ses muscles, mis à rude épreuve lors de corps-à-corps intenses. Il en impose ! Et pourtant, la fragilité n'est pas loin. Ses yeux de chiot effrayé, même quand il occis un méchant, parlent pour lui. Ainsi le duo fonctionne plutôt bien.

"Je suis DÉJÀ dans ta tête..."

© Universal
Si Tobin Frost défait ses ennemis à coups de noeuds au cerveau, Daniel Espinoza ne veut laisser à aucun moment laisser le spectateur sans scènes d'action plus de 5 minutes. Peur de l'ennui ? N'est pas Paul Greengrass (la saga Jason Bourne) qui veut ! De la nervosité dans l'image et dans le montage, mais on se passerait bien de la caméra à l'épaule permanente qui finit par devenir désagréable. Pour autant, l'image filmée d'en haut donne un certain style et permet de renforcer l'intensité de cette course permanente, avec une mention spéciale pour la poursuite dans le township de Langa. Rares sont les films américains qui mettent en avant l'Afrique du Sud. Et pour cela, un grand merci.
© Universal
Aussi crédibles et bien exécutées qu'elles sont, les scènes de poursuites et de bagarres ne sont pas originales. Pas plus que le scénario qui voit s'alterner manigances des chefs, recherche de l'éventuelle taupe et arrivées de méchants prévisibles. Et que dire de la fin plutôt maladroite, loin d'être à la hauteur du reste (tellement téléphonée...), donnant une conclusion victime d'un retour vers la morale bien pensante. 

En résumé : Plutôt qu'un thriller, on gardera en mémoire de Sécurité rapprochée son côté action à 200 à l'heure, qui nous fait passer un bon moment... mais sans plus. 



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