lundi 8 février 2016

[Avis] Deadpool : Qu'il est bon d'être méchant ! (10/02/18)

DEADPOOL

De Tim Miller
Avec Ryan Reynolds, Morena Baccarin (Homeland), Ed Skrein (Le Transporteur 4, Kill Your Friends), Gina Carano (Piégée), Brianna Hildebrand...

Sortie le 10 février 2016

Wade Wilson est un ancien militaire des forces spéciales devenu mercenaire. Après avoir été diagnostiqué d'un cancer, il se tourne vers l'unique solution qui s'offre à lui : un traitement expérimental qui devrait accélérer ses pouvoirs de guérison. Mais le traitement ne se passe pas comme prévu : Wade devient Deadpool, un anti-héros qui va traquer l'homme qui a bien failli lui faire passer l'arme à gauche. 

Les héros masqués, ce n'est pas ce qui manque depuis quelques temps. Et en être un, ce n'est pas une sinécure ! Et Ryan Reynolds en sait quelque chose... L'acteur canadien a déjà revêtu ce costume de personnages hyperprotéinés et prêt à en découdre avec ceux qui le titillent (Blade, X-Men Origins - Wolverine, Green Lantern). Avec Deadpool, Hollywood lui confie une seconde, voire quatrième, chance d'incarner un homme pas comme les autres, avec cette fois pour objectif de lancer une nouvelle franchise dans l'univers Marvel version Disney (ayant déjà rapporté plus de 8,5 milliards de dollars), concurrencé par DC Comics (Warner) (avec bientôt Batman VS Superman). Grosse pression sur les épaules (larges) du blondinet, éternel espoir en devenir. Avec Deadpool, pari gagné !

Cette comédie méta joue sur l'ironie, l'autodérision jusqu'à l'humour pince-sans rire trashouille, du générique (petit conseil : lire les descriptifs donnés en lieu et place des noms des comédiens) à la dernière image après générique très drôle aussi (Marvel oblige...). Deadpool (sous l'égide de la Fox) ne ressemble à aucun autre super hero movie, si ce n'est à un une comédie déjantée avec une pincée d'absurdité à la Monty Python, une volée de violence à la Spartacus (version non censurée, bien sûr) et un franc parler qui apporte une certaine fraîcheur au genre. Et cela fait du bien ! Voilà de quoi dépoussiérer le concept de film de super héros, qui aurait tendance à tourner autour des mêmes ressorts et une originalité lissée (bien attaquée par l'anti-héros lui-même dans le film !)


Si le film de Tim Miller fait figure d'outsider et de poil à gratter du genre, c'est qu'il s'autorise à ne pas se limiter, le tout pour un budget rikiki. Une tendance trash et cynique qui dénote (mais reste contenue) lui donne une saveur toute particulière dans cet univers marvélien conformiste et bien pensant (reste à voir si Suicide Squad chez Warner ira plus loin...). Avec sa campagne de pub matraquant le côté hors-norme du personnage (dont personne était dupe...), le film joue carte sur table en annonçant la couleur dès la scène d'intro (sensibles s'abstenir...). Mais au-delà du trash et de l'irrévérencieux, Deadpool s'avère plus surprenant que prévu mélangeant vannes franchement osées et drôles (difficilement imaginables dans le cadre d'un grand studio) et moments plus émotionnels, sans faire retomber l'atmosphère enragée du long-métrage. Manquent peut-être juste une réalisation en contre-pied et un rythme moins attendu (les répliques drôles tombent souvent de façon attendue). Tout de même interdit aux moins de 17 ans aux USA (faut être gonflé pour le faire...), le film est un pari osé mais judicieux car cette interdiction permet aux scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick (et aux impro de Ryan Reynolds) de retrouver l'essence du comics originel. 

Pour cause de "petit budget", Ryan Reynolds passe plus de temps sous le masque qu'à l'air libre (le maquillage d'une peau brûlée "façon pizza aux pepperoni") coûte apparemment cher). Mais ce petit porte-monnaie a du bon... Il se concentre sur moins de personnages, mais beaucoup plus fouillés, les scènes d'action sont peu nombreuses mais très réussies, et la structure en flash back permet de se plonger directement dans l'histoire, sans négliger d'expliquer le pourquoi-du-comment cet homme banal est devenu l'acharné revanchard Deadpool. Les fans de la première heure le trouveront un peu trop cool et pas assez cruel... tout est relatif. Qui de mieux que Ryan Reynolds, l'éternel risée des films de super héros, pour se foutre de la gueule de lui-même ? Il semble avoir pris plaisir à se dézingueur tout seul (sens de l'auto-dérision déjà aperçu dans The Voices de Marjane Satrapi). Une "renaissance" méritée pour l'acteur ? Sans aucun doute.

En résumé : Film étonnant, méchamment drôle et délicieusement irrévérencieux (peut-être moins que prévu...) où les dialogues sont le vrai point fort de cette comédie. Evidemment, à voir en VOST pour éviter l'appauvrissement des vannes dans la traduction...

PS : Une courte scène du générique de fin est gardée au chaud pour la sortie officielle de la comédie super-héroïque, révèlent les scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick au site CinemaBlend :
"Il y en a une que le studio ne veut pas montrer avant que le film soit visible dans les cinémas. Vous pouvez donc dire au public qu’il y a deux séquences dans le générique, mais que vous n’en avez vu qu’une".
Soyez donc vigilants !


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